Vision du jeudi 4 février 1945.
[…]
128> 97.1 – Presque aussitôt après, je
vois ce qui suit.
Encore la place du marché de Capharnaüm. Mais c'est à une heure plus chaude
où le marché est déjà fini et sur la place il n'y a que des désœuvrés qui
parlent et des enfants qui jouent.
Jésus, au milieu de son groupe, vient du lac vers la place, caressant les
enfants qui accourent à sa rencontre et s'intéressant à leurs confidences.
Une bambine lui montre une grande éraflure saignante sur le front et elle
accuse son frère de la lui avoir faite.
"Pourquoi as-tu fait mal à ta sœur ? Ce n'est pas bien."
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129>
"Je ne l'ai pas fait exprès. Je voulais cueillir ces figues, et j'ai
pris un bâton, mais il était trop lourd et il est tombé sur elle... Je les
cueillais aussi pour elle."
"C'est vrai, Jeanne ?"
"C'est vrai."
"Tu vois bien alors que ton frère n'a pas voulu te faire du mal. Il voulait même te faire plaisir. Aussi
maintenant, faites tout de suite la
paix et donnez-vous un baiser. Les bons frères et même les bons camarades ne
doivent jamais connaître la rancœur. Allons..."
Les deux enfants se baisent tout en larmes.
Ils pleurent tous les deux : l'une pour la souffrance de l'égratignure,
l'autre par la douleur d'avoir donné de la douleur.
Jésus sourit devant ce baiser baigné de larmes.
"Oh ! voilà ! Maintenant, vu que vous êtes bons, je vais vous
cueillir des figues, et sans bâton."
Je crois bien ! Grand comme il est, avec ses longs bras, il y arrive
sans peine. Il fait la cueillette et la distribution.
Une femme accourt :
"Prends, prends, Maître, je vais t'apporter du pain."
"Non, non, ce n’est pas pour Moi. C'est pour Jeanne et Tobie. Ils en avaient envie."
"Et vous avez dérangé le Maître pour çà ? Oh ! quels
indiscrets ! Pardonne,
Seigneur."
"Femme, c'était pour faire la paix... et je l'ai faite avec l'objet même
de la guerre : les figues. Mais les enfants ne sont jamais
indiscrets. Les douces figues, c'est un plaisir pour eux, et pour Moi, mon
plaisir c'est leurs douces âmes innocentes. Elles m'enlèvent tant
d'amertume...".
"Maître... ce sont les seigneurs qui ne t'aiment pas, mais nous, le
peuple, nous t'aimons bien. Eux ne sont que quelques-uns, mais nous, nous
sommes si nombreux !"
"Je le sais, femme. Merci de ton réconfort. La paix soit avec toi.
Adieu, Jeanne ! Adieu, Tobie ! Soyez gentils. Sans vous faire de
mal et sans vous vouloir du mal. N'est-ce pas ?"
"Oui, oui, Jésus" répondent les deux petits.
97.2 – Jésus se met en route et dit
en souriant :
"Oh ! maintenant que grâce aux figues le
tout s'est éclairci, allons à... Où dites-vous d'aller ?"
Les apôtres ne savent pas : qui indique un endroit, qui un autre. Jésus
secoue toujours la tête et rit.
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130> Pierre dit :
"J'y renonce à moins que tu ne le dises... J'ai des idées noires
aujourd'hui. Tu ne l'as pas vu, mais quand nous débarquions, il y avait là Élie, le pharisien. Plus jaune que d'habitude. Et il nous regardait
d'un air !"
"Laisse-le regarder."
"Hé ! par force. Mais je t'assure, Maître, que pour faire la paix
avec celui-là il faudra plus de deux figues !"
"Qu'ai-je dit à la maman de Tobie ? "J'ai fait la paix avec
l'objet même de la guerre". Et ainsi je tâcherai à faire la paix en leur
témoignant du respect, puisque selon eux je les ai offensés, les notables de
Capharnaüm. Ainsi, même quelqu'un d'autre sera content"
"Qui ?"
Jésus ne répond pas à la demande et
continue :
"Je ne réussirai pas probablement, car à eux, il leur manque la volonté
de faire la paix. Mais écoutez : si dans toutes les disputes le plus
modéré savait céder et ne pas s'acharner à avoir raison, et se montrait
conciliant en partageant en deux l'objet du litige même si, je veux
l'admettre, ses réclamations étaient fondées, ce serait mieux et plus saint.
Ce n'est pas toujours que quelqu'un nuit par parti-pris de nuire. Parfois on
agit mal sans le vouloir. Pensez toujours à cela et pardonnez. Éli et les
autres croient servir Dieu avec justice en agissant comme ils le font. Je
chercherai, avec patience et constance et tant d'humilité et de bonne grâce,
à les persuader qu'un nouveau temps est venu et que Dieu, maintenant, veut être servi d'après
mon enseignement. La ruse de l'apôtre :
c'est la bonne grâce, son arme : la constance, le secret de la
réussite : l'exemple et la prière pour ceux qu'il faut convertir."
97.3 – Ils sont arrivés sur la place.
Jésus va tout droit au comptoir de la gabelle où Matthieu est en
train de faire ses comptes et de vérifier les monnaies qu'il répartit par
catégories en les mettant dans des sacs de diverses couleurs qu'il place dans
un coffre de fer que deux serviteurs attendent de transporter autre part. À peine l'ombre projetée par la grande taille de Jésus s'allonge
sur le comptoir, Matthieu lève la tête pour voir celui qui vient payer en
retard. Pierre, en attendant, dit à Jésus le tirant par la manche :
"Il n'y a rien à payer, Maître. Que fais-tu?"
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131> Mais Jésus ne s'en occupe pas. Il fixe
Matthieu qui, tout de suite s'est levé par respect. Un second regard
pénétrant. Mais ce n'est pas, comme l'autrefois, le regard du juge sévère.
C'est un regard d'appel affectueux. Il l'enveloppe, le pénètre d'amour.
Matthieu devient rouge. Il ne sait que faire, que dire...
"Matthieu, fils d'Alphée, l'heure est sonnée. Viens.
Suis-Moi !" lui déclare Jésus majestueusement.
"Moi ? Maître, Seigneur ! Mais sais-tu qui je suis ?
C'est pour Toi, pas pour moi, que je le dis..."
"Viens, suis-Moi, Matthieu, fils d'Alphée" répète Jésus plus
doucement.
"Oh ! comment puis-je avoir trouvé grâce près de Dieu ? Moi...
Moi..."
"Matthieu, fils d'Alphée, j'ai lu dans ton cœur. Viens, Suis-Moi."
La
troisième invitation est une caresse.
"Oh ! tout de suite, mon Seigneur !"
Et Matthieu, en pleurant, sort de derrière le comptoir sans plus s'occuper de
ramasser les pièces de monnaies éparses, de fermer le coffre. Rien.
"Où allons- nous, Seigneur ? demande-t-il quand il est près de
Jésus. Où me conduis-tu?"
"Dans ta maison. Veux-tu donner l'hospitalité au Fils de l'homme ?"
"Oh !... mais... mais que vont-ils dire ceux qui te
haïssent ?"
"Moi, j'écoute ce qu'on dit au Ciel, et là, on dit : "Gloire à
Dieu pour un pécheur qui se sauve !", et le Père dit :
"Éternellement la Miséricorde se lèvera dans les Cieux et se répandra
sur la terre et puisque Je t'aime d'un amour éternel, d'un amour parfait,
voici qu'aussi, à ton égard J'use de miséricorde". Viens. Et par ma
venue, en plus du cœur, que ta maison soit sanctifiée."
"Je l'ai déjà purifiée par l'espérance que j'avais dans l'âme... mais
que mon esprit ne pouvait admettre qu'elle fût vraie... Oh ! moi avec
tes saints..." et il regarde les disciples.
"Oui, avec mes amis. Venez. Je vous unis. Et soyez frères."
Les disciples sont tellement stupéfaits qu'ils n'ont pas encore trouvé
manière de dire une parole. Ils ont cheminé en groupe, derrière Jésus et
Matthieu, sur la place toute ensoleillée, et maintenant absolument déserte,
par un bout de route qui brûle dans un soleil éblouissant. Il n'y a personne
dans les rues. Mais seulement le soleil et la poussière.
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132> 97.4 – Ils entrent dans la maison.
Une belle maison avec une large entrée qui donne sur la rue. Une jolie cour
ombragée et fraîche, au delà de laquelle on en voit une grande organisée en
jardin.
"Entre, mon Maître ! Apportez de l'eau et des boissons."
Les serviteurs accourent avec tout ce qu'il faut.
Matthieu sort pour donner des ordres, pendant que Jésus et les siens se rafraîchissent.
Puis, il revient.
"Viens maintenant, Maître. La salle est plus fraîche... Maintenant des
amis vont venir ... Oh ! je veux que ce soit grande fête ! C'est ma
régénération... C'est ma... ma circoncision vraie, celle-là... Tu m'as
circoncis le cœur par ton amour ...Maître, ce sera la dernière fête...
Maintenant, plus de fêtes pour le publicain Matthieu. Plus de fêtes de ce
monde... Seulement la fête intérieure, celle d'être racheté et de te servir...
d'être aimé de Toi... Combien j'ai pleuré... Combien ces derniers mois...
Cela fait presque trois mois que je pleure... Je ne savais comment faire...
je voulais venir ...Mais, comment venir vers Toi, Saint, avec mon âme
souillée ?"
"Tu l'as lavée par ton repentir et par ta charité. Pour Moi et pour le
prochain. Pierre ? Viens ici."
Pierre qui n'a pas encore parlé, tant il est ébahi, s'avance. Les deux
hommes, âgés tous les deux, petits, trapus, sont en face l'un de l'autre, et
Jésus est entre eux deux, souriant, beau.
"Pierre, tu m'as demandé tant de fois qui était l'inconnu de la bourse
apportée par Jacques. Le voici :
il est là."
"Qui ? Ce vol... Oh ! pardon, Matthieu ! Mais qui pouvait
penser que c'était toi, toi, vraiment. qui nous désespérais par ton usure,
que tu fusses capable de t'arracher chaque semaine un morceau de ton cœur
pour donner cette riche obole ?"
"Je le sais. Je vous ai injustement taxés. Mais, voici que je m'agenouille
devant vous tous et que je vous dis : ne me chassez pas ! Lui m'a
accueilli. Ne soyez pas plus sévères que Lui."
Pierre, qui a Matthieu à ses pieds, le relève d'un seul coup, rudement,
affectueusement :
"Debout, debout ! Pas à moi, ni aux autres. Ce n'est qu'à Lui qu'il
faut demander pardon. Nous... allons, nous sommes tous plus ou moins voleurs
comme toi... Oh ! je l'ai dit ! Maudite langue ! Mais moi, je
suis fait comme ça : ce que je pense, je le dis, ce que j'ai sur le
cœur, je l'ai sur les lèvres. Viens, que nous fassions un pacte d'affectueuse
paix" et il embrasse Matthieu sur les joues.
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133> Les autres aussi le font avec plus ou moins
d'affection. Je dis cela, car André est retenu par sa timidité, et Judas Iscariote est glacial. On dirait qu'il embrasse un tas de
reptiles, tant son accolade est détachée et brève.
97.5 – Matthieu sort, entendant du
bruit.
"Pourtant, Maître, dit Judas Iscariote, il me semble que cela n'est pas
prudent. Déjà les pharisiens d'ici t'accusent, et Toi... Voilà un publicain
parmi les tiens ! Un publicain après une prostituée !... As-tu
décidé ta ruine ? S'il en est ainsi, dis-le, que..."
"Que nous filions, pas vrai ?" dit Pierre ironique.
"Et toi qui te parle ?"
"Je sais bien que tu ne t'adresses pas à moi, mais moi, par contre, je
parle à ton âme de grand seigneur, à ton âme très pure, à ton âme de sage. Je
sais que toi, membre du Temple, tu sens l'odeur de péché en nous, pauvres, et
qui ne sommes pas du Temple. Je sais bien, que toi, juif complet, mélange de
pharisien, de sadducéen et d'hérodien, à moitié scribe et un brin essénien -
veux-tu d'autres de nobles appellations ? - tu te sens mal à l'aise
parmi nous, comme une magnifique alose prise dans un filet rempli de goujons.
Mais, que veux-tu y faire ? Lui nous a pris et nous... nous restons. Si
tu te sens mal à l'aise... va-t'en, toi. Nous
respirerons mieux, nous tous. Même Lui, qui, tu le vois, est indigné par moi
et par toi. Par moi parce que je manque de patience et aussi... oui, et aussi
de charité, mais plus par toi qui ne comprends rien, avec toute ta chamarrure
de nobles titres, et qui n'as ni charité, ni humilité, ni respect. Tu n'as
rien, garçon. Une grande fumée seulement, et Dieu veuille qu'elle soit
inoffensive."
Jésus a laissé Pierre parler. Il est resté debout, sévère, les bras croisés,
les lèvres serrées et les yeux... peu rassurants. À la fin il dit :
"As-tu tout dit, Pierre ? As-tu aussi libéré ton cœur de tout le
levain qu'il contenait ? Tu as bien fait. Aujourd'hui, ce sont les
Azymes de Pâques pour un fils d'Abraham. L'appel du Christ est comme le sang
de l'agneau sur vos âmes, et où il vient, la faute ne descendra plus. Elle ne
descendra pas, si celui qui le reçoit, lui est fidèle. Mon appel est
libération et il faut le fêter sans levain d'aucune sorte."
À Judas, pas un mot. Pierre se tait, mortifié.
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134> "Notre hôte revient, dit
Jésus. Il est avec des amis. Ne leur montrons pas autre chose que la vertu. Si
quelqu'un ne peut y parvenir, qu'il sorte. Ne soyez pas semblables à des
pharisiens qui accablent les gens de préceptes qu'eux, les premiers,
n'observent pas."
97.6 – Matthieu rentre avec d'autres
hommes et le repas se déroule. Jésus est au centre, entre Pierre et Matthieu.
Ils parlent de sujets divers et Jésus répond patiemment à toutes les
questions qu'on Lui pose. Ce sont aussi des plaintes à l'égard des pharisiens
qui les méprisent.
"Eh bien ! venez à qui ne vous méprise pas et puis agissez de telle
façon que les bons, au moins, ne vous méprisent" répond Jésus.
"Tu es bon. Mais tu es le seul !"
"Non ceux-ci sont comme Moi et puis... c'est le Dieu Père qui aime qui
se repent et veut devenir son ami. Si tout manquait à l'homme, sauf le Père,
ne serait-elle pas complète la joie de l'homme ?"
Le repas en est au dessert, quand un serviteur fait signe au maître de maison
et lui dit quelque chose.
"Maître : Élie,
Simon et
Joachim
demandent à entrer et à te parler. Veux-tu les
voir ?"
"Certainement."
"Mais... mes amis sont publicains."
"Et c'est justement pour cela qu'ils viennent. Laissons, qu'ils voient. Il
ne servirait à rien de dissimuler. Cela ne servirait pas au bien, et la
malice augmenterait l'épisode jusqu'à dire qu'il y avait des courtisanes,
Qu'ils entrent."
97.7 – Les trois pharisiens entrent.
Ils regardent tout autour avec un rire méchant et vont parler. Mais Jésus,
qui s'est levé et est allé leur rencontre avec Matthieu, les devance. Il met
une main sur l'épaule de Matthieu et dit : "O vrais fils d'Israël,
je vous salue et vous donne une grande nouvelle qui certainement comblera de
joie votre cœur de parfaits Israélites, qui soupire après l'observance de la
Loi par tous les cœurs, pour donner gloire à Dieu. Voici : Matthieu fils
d'Alphée, n'est plus, à partir d'aujourd'hui, le pécheur, le scandale de
Capharnaüm. Une brebis galeuse d'Israël est guérie. Réjouissez-vous !
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135> Après lui, d'autres brebis
pécheresses redeviendront saines et votre cité, à la sainteté de laquelle
vous vous intéressez tant, deviendra par sa sainteté agréable au Seigneur.
Lui laisse tout pour servir Dieu. Donnez le baiser de paix à l'Israélite
égaré qui revient dans le sein d'Abraham."
"Et y revient avec les publicains ? Dans un gai banquet ?
Oh ! vraiment, c'est une conversion avantageuse ! Tiens,
regarde-là, Élie
c'est Josias, le souteneur."
"Et celui-ci Simon
d'Isaac, l'adultère."
"Et celui-là ? C'est Azarias, le tenancier du tripot, où Romain et Juifs vont jouer,
se quereller, s'enivrer et se livrer à la débauche."
"Mais, Maître, sais-tu au moins qui sont ces gens-là ? Le
savais-tu ?"
"Je le savais."
"Et vous, alors, vous de Capharnaüm, vous disciples, pourquoi avez-vous
permis la chose ? Tu me stupéfies, Simon de Jonas !"
"Et toi, Philippe,
bien connu ici, et toi, Nathanaël ! Mais j'en
suis fort stupéfait ! Comment as-tu pu supporter que ton Maître mange
avec des publicains et des pécheurs ?"
"Mais, il n'y a donc plus de retenue en Israël ?" Les trois
sont tout à fait scandalisés.
Jésus dit :
"Laissez en paix mes disciples. C'est Moi qui l'ai voulu. Moi
seul."
"Oh ! oui, on comprend. Quand on veut faire les saints et qu'on ne
l'est pas, on tombe vite dans des erreurs impardonnables!"
"Et quand on habitue les disciples à manquer de respect - il me brûle
encore l'éclat de rire irrespectueux de celui-ci, juif et du Temple, à moi, Éli le pharisien !
- on ne peut qu'être sans respect pour la Loi. On enseigne ce qu'on sait.
"
"Tu te trompes, Éli. Vous vous trompez tous. On enseigne ce qu'on sait,
c'est vrai. Et Moi qui connais la
Loi, je l'enseigne à qui ne la connaît pas : aux pécheurs par conséquent.
Vous... je sais bien que vous êtes maîtres de votre âme. Les pécheurs ne le
sont pas. Je recherche leur âme, je la leur rends, pour que à leur tour, ils
me la rapportent comme elle est : malade, blessée, souillée, pour que je
la soigne et la purifie. Je suis venu pour cela. Ce sont les pécheurs qui ont
besoin du Sauveur et Moi, je viens les sauver. Comprenez-moi... et ne me
haïssez pas sans raison."
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135> Jésus est doux, persuasif, humble... Mais les trois
sont trois chardons tout hérissés de piquants... et ils sortent avec une moue
de dégoût.
"Ils sont partis... Maintenant, ils vont nous critiquer partout"
murmure Judas l'Iscariote.
"Et, laisse-les faire ! Agis seulement de façon à ce que le Père
n'ait pas à te critiquer. Ne sois pas mortifié, Matthieu, ni vous, ses amis.
La conscience nous dit : "Vous ne faites pas de mal". Cela
suffit."
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